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Le bout de gras
15 février 2016

Chômage et fausses bonnes idées

Récemment, j'ai été invité à découvrir Berlin pour y suivre un séminaire. A cette occasion, plusieurs personnes ont longuement défendu la notion de partage du travail, ce qui n'a pas manqué de me hérisser pasablement. La croyance selon laquelle le partage de l'emploi aura pour conséquence de relancer l'économie est invariablement ramenée sur la table en période de récession. Le plan de retraite anticipée a d'ailleurs été introduit dans cette optique. L'idée était celle-ci : si les plus vieux s'arrêtaient de travailler avant l'heure, ils cèderaient de fait la place aux plus jeunes. Cette déclaration est fondée sur l'illusion d’une masse établie de travail. En partant de l'idée que cette quantité de travail disponible est fixe, le demandeur d'emploi ne pourra logiquement avoir un travail que si un employé s'en va. Mais ce qui est insensé, c'est de croire que le fait de redistribuer le travail contribue à l'augmentation de la richesse. Celle-ci ne se définit en effet pas par l’emploi mais par tout ce qui fait la valeur ajoutée. Que cette valeur soit apportée par deux, dix ou dix mille salariés n'a pas la moindre incidence ! Le fait de partager du travail parmi un grand nombre d'individus ne saurait renforcer la richesse. On peut même dire qu'il contribue davantage à l'engloutir. En effet, en partageant le travail, il est parfaitement possible de mettre fin au chômage dans notre pays. Quelques mesures y suffiraient. La suppression des portes automatiques conduirait à créer des milliers d’emplois de portiers. Mais cela impacterait aussi significativement le coût de gestion des édifices, et la richesse diminuerait donc par conséquent. Interdire les tracteurs et les batteuses créerait certes une amélioration miraculeuse de l’emploi dans le secteur agricole. Mais cela attirerait une nette augmentation des prix des produits issus de l'agriculture, engendrant par la même occasion un net affaiblissement de la richesse. Il me semble donc crucial d'intégrer que le nombre d'emplois créés n'influe en aucune manière sur l'accroissement de la richesse. Ce congrès à Berlin m'aura en tout cas permis de constater à quel point ce raisonnement démagogique est encore utilisé par pas mal de personnes. Je vous renvoie vers le site de l’agence séminaire en Allemagne qui a organisé ce congrès – ils ont fait du bon boulot.

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